Figures nazies (biographies)

Adolphe Hitler

Né en 1889 en Haute - Autriche, aux confins de la Bavière, orphelin à 16 ans, il vivote à Vienne, "la Babylone des races" de 1908 à 1913.

Refusé à l'école des Beaux-Arts , il végète comme aquarelliste. Seul et déraciné, il lit Sorel, Nietzsche et Schopenhauer . Réformé en Autriche, il s’installe en 1914 dans un régiment bavarois, se bat bravement et reçoit la Croix de Fer. Blessé et gravement gazé en 1918, temporairement aveugle, il échappe de peu à la mort et en déduit que la providence le protège. Il reste dans l'armée jusqu'en 1920 où le capitaine Rôhm l'a chargé de donner des cours de propagande anti-spartakiste.

Démobilisé, il fréquente les milieux nationalistes et antisémites de Munich. A la société Thulé, il rencontre Hess, Rosenberg et le poète Dietrich Eckart qui diffuse en Allemagne un texte apocryphe ( Les protocoles des Sages de Sion ) qui accrédite l'existence d'un complot juif pour dominer le monde.

En 1919, il adhère au parti ouvrier allemand qui devient, en 1920, le NSDAP (Nationalsozialistische deutsche Arbeiter Partei : parti national socialiste des travailleurs allemands ). Sa doctrine se précise : en 1920, il élabore un programme en 25 points, puis en 1924, il rédige Mein Kampf (Mon Combat). Son mouvement attire des personnages hétéroclites : bourgeois anticommunistes, prolétaires anticapitalistes, adversaires des Églises, militaires revanchards , intellectuels autodidactes, chômeurs fuyant le désœuvrement. Il se dote d'un journal en 1920 (Volkischer Beobachter), d'une milice, les SA (Sturmabteilungen : sections d'assaut), en 1921 d'une garde d'honneur, la SS (Schutztaffeln : brigades de sécurité) en 1925.

Après le putsch de Munich de 1923, Hitler renforce son ascendant sur le parti, crée des mouvements de jeunesse et des ligues féminines, des cercles nazis dans les diverses professions; il élimine les frères Strasser qui incarnent une tendance socialisante auxquels Goebbels était plus proche avant d'être fasciné par Hitler. En 1929, le parti compte 178000 cotisants ; fin 1932, 1414975 membres. Parmi les membres du parti les classes moyennes et les professions libérales sont sur-représentées par rapport à la moyenne nationale. La propagande habile et omniprésente explique les succès électoraux à partir de 1928.

Quelques repères chronologiques :

20 avril 1889 : naissance d'Hitler à Braunau

1907 : Hitler s'installe à Vienne et échoue à l'examen d'entrée à l'école des Beaux Arts.

1913 : Hitler s'installe à Munich

16 aout 1914 : Hitler s'engage comme volontaire dans l'armée allemande.

septembre 1919 : Hitler devient membre du parti ouvrier allemand(DAP) à Munich.

9 juillet 1921 : Hitler devient président du parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP).

9 novembre 1923 : échec du putsch de la brasserie, à Munich, réprimé par la police Bavaroise, Hitler est arrêté.

20 décembre 1924 : Hitler est libéré. I1 a écrit en prison la première partie de Mein Kampf.

14 septembre 1930 : le NSDAP remporte 18.2% des voix aux élections générales et 107 sièges au Reichstag.

mars-avril 1932 : devenu citoyen allemand, Hitler est candidat à l'élection présidentielles remporte 36.7% des voix au second tour.

31 juillet 1932 : le NSDAP obtient 37% des suffrages et devient le premier parti du Reichstag.

30 janvier 1933 : Hindenburg nomme Hitler chancelier du Reich.

24 mars 1933 : vote des pleins pouvoirs au gouvernement.

10 juin 1934 : "Nuit des longs couteaux" au cours de laquelle les SA et les dirigeants de la "gauche" du NSDAP sont massacrés.

2 août 1934 : Mort de Hindenburg. Hitler cumule les fonctions de président et de chancelier et reçoit le serment de fidélité des militaires. Un référendum approuve cette concentration des pouvoirs par 90% de "oui".

Joseph Goebbels

Dès 1921, Hitler comprends l’importance de la propagande, qui doit agir en profondeur sur l’électeur, après 1933, sur le citoyen Allemand. Très vite, il remarque les talents d’orateur et d’organisateur de Joseph Goebbels. Le docteur Goebbels, jeune docteur en littérature, est incontestablement un homme cultivé, qui va mettre son intelligence au service d’Hitler, pour qui il a une admiration sans bornes qui transparaît presque à chaque page de son Journal.

Tous les matins, les rédacteurs en chef des quotidiens de Berlin et les correspondants des journaux publiés ailleurs dans le Reich se réunissent au ministère de la propagande pour s’entendre dire par Goebbels ou par un de ses collaborateurs, les nouvelles à imprimer ou à ne pas imprimer, comment rédiger les articles et les titrer, quelles campagnes il faut faire cesser ou entreprendre et quels éditoriaux il était bon de faire lire ce jour-là.

Pour être rédacteur dans le 3ème Reich, il fallait avant tout être politiquement et radicalement « pur ». Joseph Goebbels était issu d’une famille d’origine catholique, fils d’un contremaître dans une filature, il avait suivi des études de philosophie et de littérature. Il a écrit des romans dont aucun n’avait trouvé d’éditeur, et était devenu journaliste. Il est gagné au national-socialisme dès 1922, séduit par le personnage d’Hitler à qui il restera fidèle. Chargé d’implanter le nazisme à Berlin, il y mène des campagnes où se manifeste déjà sa violence oratoire. A la tête du nouveau ministère de l’information et de la propagande en 1933, il contrôle les médias et la culture, utilisant les moyens d’information modernes, radio et cinéma, pour la propagande du régime. Les attributions de Goebbels dépassent largement le cadre de l'information et de la propagande. Elles couvrent en fait l'ensemble de la culture (poésie, littérature, théâtre, arts plastiques et cinéma), conformément à l'ordonnance du 30 juin 1933 qui rend Goebbels responsable de "tout ce qui concerne l'apport intellectuel à la nation, la propagande pour l'État, la culture et l'économie, l'information du public allemand et étranger et l'administration de tous les organismes mis en place à cette fin".

Goebbels, alors nouveau ministre de la propagande, qui allait à partir de ce moment mettre la culture allemande dans la camisole de force nazie, s’adressa en ces termes aux étudiants, tandis que les livres étaient réduits en cendres : « l’âme du peuple allemand peut de nouveau s’exprimer. Ces flammes n’illuminent pas seulement la fin définitive d’une ère, elles éclairent une ère nouvelle. ».

Otto Abetz

Diplomate allemand (Schwetzingen, près de Mannheim, 1903 — Langenfeld, 1958). Ayant œuvré, avec J. Luchaire et F. de Brinon, au rapprochement entre la France et l'Allemagne, il fut expulsé de France en 1938, mais revint à Paris comme ambassadeur en 1940. Il s'efforça d'y instaurer la « collaboration » entre les autorités allemandes et françaises.