Jusqu'à la libération

Thèmes abordés : fin Seconde Guerre Mondiale, la Collaboration française avec l'Allemagne nazie, France Vichy, la Résistance française contre le totalitarisme et l'horreur des camps de concentration, la libération de Paris par les alliés.


1. Les collaborateurs
1.1. La collaboration politique
1.1.1. La milice française
1.1.2. La Légion des Volontaires Français (LVF)
1.1.3. L’opération “Vent printanier” (Rafle du Vel d'Hiv)
1.2. La collaboration économique
2. Les réfractaires et les parias
2.1. La lutte contre la presse et la propagande de l’Occupant
2.2. Les réseaux de renseignement et la lutte directe avec l’Occupant
3. De l’insurrection à la libération

1. Les collaborateurs

1.1. La collaboration politique

1.1.1. La milice française

La milice est un organisme de police et de sécurité intérieure crée par l’État français le 30 janvier 1943, en particulier par Pierre Laval, dans un contexte de luttes politiques entre le Maréchal Pétain, les collaborationnistes parisiens (Jacques Doriot, Joseph Darnand, Jacques Benoist-Méchin) et Pierre Laval lui-même.

Elle s’engage aux côtés de la Gestapo, dans la lutte contre les résistants, les Juifs, les communistes et les francs-maçons, et les livre à l’ennemi.

Ses autres buts sont :

  • De montrer la bonne volonté française dans la collaboration avec l’Allemagne ;
  • De confronter le pouvoir de Laval en divisant les collaborationnistes parisiens et en privant le maréchal Pétain de son service d’ordre légionnaire, issu de la Légion des combattants, qu’il a créée en août 1940.

Darnand, un collaborationniste parisien, est nommé Chef de la milice. Elle n’a jamais compté plus de 30 000 hommes. Laval constitue un corps d’élite autorisé par les Allemands à porter les armes, crée une structure de propagande (Combats et émissions de radio de Philippe Henriot) et se fait affilier à la SS, en août 1943.

En janvier 1944, le gouvernement fasciste permet à la milice de devenir un instrument du contrôle complet de l’État. Elle tente ainsi d’instaurer en France un État fasciste, calqué sur l’Etat nazi de Himmler. Elle traduit le manque de contrôle du pouvoir du Maréchal Pétain sur une France qu’il a entièrement livrée au pouvoir et au modèle des occupants nazis.

1.1.2. La Légion des Volontaires Français (LVF)

La Légion des Volontaires Français est créée par Vichy en 1943. Ce sont des soldats qui sont engagés pour combattre le bolchévisme. Elle fut un échec car Hitler n’a que toléré sa naissance: elle l’embarrassait et ne lui inspirait nullement confiance. La LVF provoquait souvent des mouvements et des incidents lors de leurs manifestations et pouvait devenir une masse dangereuse aux mains de collaborationnistes parisiens.



La majorité d’entre eux s’incorporèrent dans la Division Charlemagne qui fut décimée au printemps 1945 en Poméranie par les forces soviétiques en Poméranie.

1.1.3. L’opération Vent printanier ou Rafle du Vel'd'Hiv

Le paroxysme de la collaboration politique est marqué par l’opération Vent printanier plus connue à Paris sous le nom de rafle du Vel’d’Hiv.

C'est une rafle massive de Juifs menée par la police française et la SS, sur ordre de Vichy, les 16 et 17 juillet 1942. Au total, ce seront 12 884 Juifs qui seront raflés. Ils ont ensuite été entassés dans le Vélodrome d'Hiver durant plus d’une semaine dans des conditions insupportables : manque d’hygiène (2 cabinets de toilettes pour tout le vélodrome), des maladies, des crises de folie et de nombreux suicides (une trentaine). Ils sont par la suite déportés vers les camps de transit comme Drancy, Pithiviers, Beaune-la-Rolande puis à Auschwitz où les femmes, les enfants, les malades et les invalides sont gazés sur le champ. Quant aux hommes, ils servent aux travaux des camps.

La liste des survivants de la rafle des 16 et 17 juillet est de moins de 3% dont pas un seul enfant (4051 au départ).





1.2. La collaboration économique

Le Service du Travail Obligatoire (STO), crée par Pierre Laval en février 1943, est un organisme chargé de fournir de la main d’oeuvre pour les entreprises allemandes. Il se substitue à la relève qui fait appel depuis 1940 à des volontaires pour aller remplacer les prisonniers de guerre dans les usines allemandes. Mais la relève a un succès limité et il devient obligatoire comme le service militaire : tous les hommes nés entre le 1er janvier 1920 et le 31 décembre 1922 sont mobilisés pour partir en Allemagne. Cette mesure a été limitée : 650 000 hommes ont gagné l’Allemagne, mais à partir de l’automne 1943, il y eut moins de partants que de réfractaires.



Il fut également mis en place des « S-betriebe » à l’initiative de Speer, Ministre de l’armement du Reich. Celles-ci se sont installées en France et étaient dispensées du STO en échange de 80% de la production. Elles constituèrent, pour l’Allemagne ravagée par les bombardements alliés, un appui important.

Le STO est l’un des apport les plus importants de la Collaboration pendant l’occupation et a donné une nouvelle impulsion à la Résistance.

2. Les réfractaires et les parias

2.1. La lutte contre la presse et la propagande de l’Occupant

Les tracts, les journaux clandestins et les éditions de l’ombre furent les principaux supports de cette bataille politique. Ce sont des milliers de tracts qui sont lancés ou déposés, dans la région parisienne, principalement par des militants communistes.

Dans toute la France sont dénombrés plus de 1024 titres clandestins ou journaux de fortune de quelques pages comme Pantagruel, apparu en 1940, mais aussi L’Arc, Valmy puis Combat, Libération, L’Humanité, Défense de la France, qui sont tirés à plusieurs milliers d’exemplaires.


La Résistance eut également une maison d’édition clandestine, les Editions de Minuit, organisée par Pierre de Lescure et Jean Bruller. Pour des raisons de sécurité, la composition et le tirage se faisaient en principe dans deux endroits différents.

Même si beaucoup de ces artisans de l’ombre furent arrêtés et déportés, la presse clandestine prit de l’importance (450 000 exemplaires du numéro de la Défense de la France de janvier 1944 furent tirés).

Les écrivains entrent aussi à leur manière dans la Résistance comme Jean Cassou, essayiste et poète, Louis Aragon, François Mauriac (Le cahier noir) ou encore Robert Desnos qui fut arrêté en février 1944 et mourut du typhus dans un camp de la mort.

2.2. Les réseaux de renseignement et la lutte directe avec l’Occupant

Il existait deux sortes de résistants : ceux qui fournissent des renseignements aux réseaux (comme celui du musée de l’Homme) et ceux qui combattent directement avec l’ennemi. Fournir des renseignements aux réseaux de Résistance, disposer d’une arme ou bien d’explosifs, amène la personne devant un tribunal militaire allemand.

En 1940 apparaissent les premiers signes de résistance : le 11 novembre les étudiants appellent, par un tract, à manifester autour de l’Arc de Triomphe. Le 21 août 1941, à la station de métro Barbès, un militant communiste, Georges Pierre, connu sous le nom du colonel Fabien abat un officier allemand. Il ouvre une série d’attentat, mais aussi de prises d’otages et de représailles allemandes. Sur les murs, les sinistres “affiches rouges” montrent aux passants les visages et les noms des résistants, les “terroristes” qui vont être exécutés. Le plus souvent, les résistants disparaissaient sans que leurs proches connaissent leur sort.


La propagande tant française qu’allemande a fait passer les résistants pour des “terroristes”. Ainsi, les dénoncer devenait un devoir civique moyennant une somme d’argent en récompense. De cette manière de nombreux résistants sont tombés par trahisons ou délations et furent les victimes, notamment, de la Gestapo. Dans leurs locaux placés rue de la Pompe ou boulevard Victor, ils subirent toutes les tortures ( le supplice de la baignoire) et furent par la suite fusillés.



De jeunes communistes militant dans les “Bataillons de la Jeunesse” entrèrent dans la lutte armée, s’attaquant notamment à des officiers et à des soldats de la Wehrmacht. Certains furent jugés à la Chambre des députés en mars 1942 (7 inculpés, 7 fusillés).

3. De l’insurrection à la libération

La libération de Paris est un mouvement d’insurrection qui a chassé les occupants allemands de la capitale du 19 au 25 août 1944. Elle s’est déroulée en deux étapes principales, interrompues par une trêve. De nombreuses grèves précèdent l’insurrection parisienne : la police, le métro, les PTT.

Le 19 août 1942 commence l’insurrection dirigée par le colonel Rol Tanguy et les émissaires de De Gaulle : Alexandre Parodi et Georges Bidault. Le 20 août, le consul général de Suède négocie une trêve que l’insurrection accepte afin d’éviter d’éventuelles représailles allemandes.



Du 22 au 25 août, des barricades sont dressées dans tout Paris et il faudra attendre l’arrivée des premiers chars de la 2e division blindée le 24 août pour que les troupes allemandes se rendent et pour que von Choltitz signe la capitulation le 25. Le même jour De Gaule prononce son allocution célèbre :
« Paris! Paris outragé! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec le concours et l’appui de la France tout entière ».




Le lendemain, il défile sur les Champs-Élysées et se dirige vers Notre-Dame où une fusillade s’est produite.


De Gaulle veut que les journées du 25 et du 26 soient symboliques de la restauration de la France républicaine (il refuse de proclamer la IVe République et s’installe chez lui).

La libération de Paris, étape stratégique imprévue pour l’Etat Major américain, témoignait pour l’avenir que la France était redevenue un partenaire à part entière dans la lutte finale contre l’Allemagne nazie.


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